Havre de paix [PV TeiShoku]

Teal escaladait agilement l'arbre aux mots, s'arrêtant quelques fois pour lire les notes des loups qui étaient passés avant elle. Trop souvent, ces notes étaient violentes. Teal ne comprenait pas cette haine qui avait brulée dans les griffes de ceux l'ayant écrit. Pourquoi les autres loups se sentaient-ils obligés de se battre? Ne pouvaient-ils pas simplement pardonner à ceux qui avaient provoqué leur colère, au lieu de s'acharner sur les autres? Même en devinant leur pensée, elle ne les comprenait pas. Heureusement, il n'y avaient pas que des loups comme ça qui peuplaient le territoire de Secretwolf. La plupart des messages étaient d'amour ou d'amitié, mais on aurait dit que quelques-un avaient été griffonnés à contre-cœur. C'était pourtant idiot et inutile de mentir, ça ne faisait que briser le cœur des autres quand ils le découvrait. Teal se s'arrêta que près de quelques notes, mais repris a chaque fois rapidement son chemin.

Ce n'était pas les mots qui l'intéressaient dans cet endroit. Non, elle était venu chercher un peu de paix vers cet arbre, car en dépit des notes agressives des loups, ce lieu était calme, et apaisant, et il y avait en general peu de monde pour briser cette atmosphère paisible et tranquille. D'ailleurs, en ce moment, il n'y avait strictement personne, ou alors quelqu'un de très silencieux. mais si c'était le cas, ça ne la dérangeait pas.

Arrivée a une distance respectable du sol, elle finit par s'arrêter de grimper. monter au sommet était très compliqué, et elle ne voulait pas y aller aujourd'hui. Elle n'y était allée qu'une fois. En haut, il n'y avait pas de message, et elle n'avait pas oser en mettre, ne pas briser cet endroit magique. Seuls les loups ailés pouvaient y aller facilement, mais elle n'en était pas une... Elle resta donc à contempler le paysage,car du haut de cet arbre on voyait tout les territoires, et même lorsqu'on n'avait pas atteint le sommet, on en distinguait une grande partie. Elle ferma les yeux, laissant ses pensées deriver, goutant à la paix de ce lieu.

Le faiseur de paix .
<< N'y a t-il pas meilleurs moyen d'arrêter la guerre que de ne pas la déclencher ? >>

Encore un matin où je m'éveillais, dans la tristesse et dans la solitude. Un de ces matins, ou je me disais que peut-être j'aurais du ne pas me lever ... Encore un de ces matins idiots, où, aujourd'hui encore, je ne dirais mot ... Une fois de plus, mes pensées seront chahutées de murmures infâmes et agaçants, ces grincements, ces plaintes, ces trépignements, ces pensées amoureuses, toutes ces choses qui ne cessaient de ce bousculée dans ma tête, chaque jour, chaque heure, à chaque fois que j'essailler de penser, ces mots muets parvenaient à mon esprit. Même dans mon sommeil, je ne pouvais les ignorer convenablement. Et pourtant, je m'étais levé, une fois de plus, dans un long baillement inaudible ...

Je restais muet, comme toujours. Mon impossibilité de parler ne s'était pas évaporée durant la nuit, comme je l'ai longuement rêvé. Les rêves sont trop beau pour qu'ils se réalisent, c'est ce qui fait d'eux des rêves, autrement, on ne les appelleraient pas ainsi, mais seulement " des réalités ", mais je divague à ce sujet. Bienque le fait que je soit muet ne m'empêche pas d'avancer ou même de vivre ( enfin dans mon cas c'était plus désignable de survie plutot que de vie ), je restais immobile, attentif à toute pensée. Mais pour une fois, je n'entendais rien, aucunes de ces plaintes muettes qui pour moi ne l'étaient pas. Rien, le silence, la paix ... Une paix qui n'était d'ailleurs pas malvenue, car en ces temps de guerre et de sang, la véritable paix se fesait de plus en plus rare, au grands malheur de tous les pacifistes dans mon genre. Enfin, qui était véritablement pacifiste en ce moment ... Même les plus " sages " combattent un jour où l'autre, quelqu'en soit leur titre, alors, ne suis-je le seul véritable pacifiste ici ? Peu en importe la réponse, nombreux ou pas, moi, je l'étais et le resterais pendant sans doute encore longtemps.

Quel lieu plus saint que L'arbre aux mots y avait-il sur toutes les terres de SecretWolf ? Très peu, sans nul doute ... Une atmosphère si calme, tellement douce et appaisante, que je m'y laisserais mourrir volontier ... Aucunement je ne ferrais couler de sang ici, et ceux qui le font merriteraient sans doute de crever comme des chiens, et excusez moi mes mots, mais ce n'est autre que la réalité. Je prit finalement route, sur un chemins entouré d'arbres miraculeusement beaux et colorés. Le sol sous mes pattes était verdâtre, et contrastait bien avec l'herbe rose couverte de milliers de petites fleurs de différentes couleurs et de différents motifs. Je regardais tout ce qui m'entourais avec passion et admiration, tandis que tout défilé sur mes côtés pour s'éloigner loin derrière moi. Plus proche du tronc de l'arbre au tronc vert et ornés de différents symboles eux même de couleurs différentes, l'atmosphère tant appaisante du lieu se faisait de plus en plus ressentir. L'air frais passait dans mes poumons, et ressortait pas mes naseaux, créant dans l'air la condensation de mon souffle profond ...

Une fois bel et bien au pied du tronc, des mots étaient griffonés dessus. Des mots qui n'étaient d'ailleurs pas que des mots d'amour, ni même des demandes de paix, loin de là ... J'avais d'abord posé mon regard sur un " Je te tuerais, un jour, j'aurais ma vangeance " puis ensuite sur un " Tu ne paies rien pour attendre " et finalement, sur un qui avait particulièrement attiré mon attention, et ceci plus que tous les autres. Il y avait ici écrit : " Savez-vous ce qu'il y a après la vie ? Y avez-vous déjà goutté ? Sachez qu'aucun de vous ne dirais ça si, ni même moi, qui pourtant ai déjà vu la mort en face à force de vouloir me venger ! ". Le loup qui à tailler ça dans la chair de l'arbre à du y laisser bien des morceaux de griffes ... Et pour cause, ça en vallait sans doute la peine. J'avais eu, l'espace d'un instant, envie de marquer à mon tour " Imbéciles " ou encore " Abrutits Nés ", mais je m'en était retenu, me contentant de penser : * Et parmit tous ces mots, combien sont des mots de paix ? * Peut-être avais-je fait une gaffe en disant ça, car toutes les personnes proches du lieu l'entendrons dans leur pensée, mais peu importe, cette question vallait la peine à ce que je me la pose. Je demeurais assi, lisant attentivement tous ce qui était marqué sur le tronc, attendant que le temps passe ...

Teal rouvrit les yeux et commença sa descente, ne trouvant plus rien a faire dans ce lieu qui finalement avait accueilli trop souvent des loups sanguinaires. Elle passa sans s'arrêter devant les marques, agressives ou amoureuses, puisque de toute façon ce qui valait d'être vécu et ce qui valait qu'on y pense, c'était sa propre vie, et ses propres messages de paix et de guerre (qui pour elle n'était que de paix) et non ceux des autres, ceux qu'ils ressentaient alors qu'ils étaient à des kilomètres de là. C'était ce qui l'avait poussé à partir de ce lieu, malgré le calme qui y régnait. Le seul endroit dépourvu de marques était au sommet, dur a atteindre. Elle s'arrêta tout a coup, troublé par quelque chose. Une pensée s'imposait à son esprit, une pensée étrangère, et voila ce qu'elle disait:

Et parmi tous ces mots, combien sont des mots de paix ?

Cette pensée suivait le fil des siennes, mais ne venait pas d'elle. Se pouvait-il qu'un autre loup ai préféré la paix aux combat? Elle reprit sa descente, plus vite encore, pour découvrir qui avait ainsi lancé cette pensée, car elle avait l'intuition qu'il se tenait en bas de cet arbre. Ce monde n'était pas parfait, mais peut-être ne tombait-il pas entièrement dans le chaos de la guerre si quelques loups préservaient l'harmonie de la paix. Après quelques instant, elle fit cependant a nouveau halte. Si comme elle le pensait un loup avait pu lui envoyer un message (car elle était certaine de ne pas être victime d'hallucinations auditives), pourquoi ne pourrait-il pas en recevoir aussi? Elle s'installa a l'endroit ou elle se trouvait, leva son regard vers le ciel, et murmura, mais en y pensant avec toute sa conviction:

Les mots de paix sont ceux auxquels tu pense.

Elle reprit sa descente une nouvelle fois, mais sans se presser, puisqu'elle était certaine que son message a elle aussi était marqué dans ces lieux, car même sans trace écrite il resterait autour de cet arbre, accroché comme à une chaine, comme la plupart des mots de ceux qui n'avaient pas osé entailler l'arbre. Ce sont ces mots qui étaient les plus beau, les plus intelligents, mais qui étaient malheureusement hors de portée du simple esprit de Teal. Comme elle aurait voulu pouvoir les comprendre, ces messages cachés, invisibles aux yeux de tous... mais elle n'était pas une exception, et devait se contenter de les imaginer. C'était surement à cause d'eux, plus nombreux et pacifique que ceux gravés, qui conservaient le calme de ce lieu.

» Teishoku [Mâle]